Le génépi est une plante aromatique qui pousse généralement en altitude dans des conditions froides et sur un sol rocailleux. Elle prend ses racines de la famille des armoises, au même titre que l’absinthe. Lors de sa floraison estivale, il est possible de la repérer entre les rochers pendant une randonnée pédestre. Prenez garde, en raison de sa rareté, veuillez demander conseil à un.e cueilleur.euse aguerri.e avant d’en faire la récolte.
C’est aux alentours du XIXe siècle que le spiritueux a fait son apparition dans les distilleries montagnardes. L’engouement des skieurs pour ce digestif floral accroît sa popularité, jusqu’à devenir l’emblème des Alpes françaises.
Au Québec, l’histoire du digestif était brève, voire inexistante avant notre collaboration avec le biologiste et cueilleur, Fabien Girard. À la suite d’une de ses nombreuses explorations géologiques - accompagné d’un simple compas comme guide - il trouve en altitude une armoise particulièrement odorante aux abords d’un lac : l’Artemisia genepi. Il entame dès lors une culture en milieu sauvage, qui consiste à semer la plante dans son environnement naturel. Celle-ci durera cinq ans avant la première récolte. En plus d’être écoresponsable, cette méthode de culture, combinée à une cueillette durable, assure sa pérennité.
Plusieurs familles possèdent une recette secrète qu’elles ont parfaite à travers le temps, or la technique universelle se détaille ainsi : 40 brins, 40 sucres, 40 jours. En d’autres termes, « faire macérer 40 brins de génépi fleuri dans 1 litre d’alcool à 40 % pendant 40 jours et rajouter 40 cubes de sucre». Pour notre distillateur, la macération du génépi met en évidence son amertume et l’ajout de sucre rétablit l’équilibre des saveurs.
Loin de nous l’intention d’imiter la tradition française, notre Génépi a été élaboré à la manière d’un gin. Les huiles essentielles sont ainsi extraites par l’infusion à la vapeur dans le gin basket, en compagnie d’autres plantes boréales. Le résultat est sans amertume ni sucre et pourtant tout en finesse.
À consommer très froid.
En cocktail, le travailler à la manière d’un gin forestier.
La production annuelle est limitée à 800 bouteilles, vu la délicatesse de la plante québécoise.